Publié dans Editorial

Gravissime lèse-majesté !

Publié le vendredi, 19 août 2022

Jadis et naguère, tout ce qui concerne le roi est tenu secret, reconnu sacré voire divin. Dans les « Roa ambin’ny folo mahafaty » (les Douze lois capitales) du grand roi Andrianampoinimerina (1787-1810) les délits qui touchent de près ou de loin à la vie du roi sont considérés comme gravissime faute et donc méritent la peine de mort. Entre autres articles, « tout ce qui a voulu attenter à la vie du roi encourt la peine capitale », « Tout ce qui pénètre dans la cour royale sans avoir été introduitest passible de la peine de mort », « tout ce qui est  reconnu coupable d’adultère ou d’attenter à la vie de l’une des épouses royales sera châtié à mort », etc. Un ensemble de gestes traduisant une lèse-majesté que le roi ne tolère jamais !
A l’ère de la République, le Président ou le Chef de l’Etat prend lieu et place du roi à quelque considération ou nuance près.La résidence officielle du Président et sa famille est dénommée « Palais d’Etat ». Tout ce qui touche à sa vie, lui-même et sa famille, est tenu secret, confidentiel.
Quand le roi ou la reine se déplace, ses bagages personnels sont confiés à des personnes strictement de confiance. Personne n’a le droit d’y toucher voire d’y jeter un œil. Cette affaire de publication du talon de valise présidentielle et sa famille à l’Aéroport international d’Ivato et qui défraie la chronique retient évidemment l’attention de tous. C’est une gravissime lèse-majesté dont le ou les reconnus coupables risqueront gros. Jamais dans les déplacements du Chef de l’Etat et de sa famille, on osait commettre de tel délit.
Tout ce qui entoure des détails d’un voyage présidentiel, mission à l’extérieur ou tournée locale, privé ou officiel, prend le caractère confidentiel. Donc, toute tentative à  divulguer les affaires personnelles sans le consentement exprès de l’intéressé en l’occurrence le Président de la République encourra des peines maximales et non capitales bien entendu.
Cette « Affaire de talon » de la valise présidentielle laisse apparaitre en filigrane des dysfonctionnements au sein de cet Aéroport flambant neuf. Du laxisme récurrent qui devait disparaître avec le renouvellement sinon la modernisation de la gestion de cette infrastructure de pointe que le pays dispose.
Ivato fut depuis toujours et malheureusement continue de l’être une « passoire » pour la rentrée ainsi que pour la sortie du territoire. Les drogues dures qui inondent le « marché » local entrent en partie par la porte d’Ivato et mettent en danger permanent la jeunesse du pays. Sans vouloir accorder trop d’importance à ces entrées de certains passagers nationaux ou étrangers dont la réputation laisse à désirer.
Et les sorties qui font grincer impuissamment les dents. Ces pépites ou lingots d’or qui ont pu se faufiler entre les mailles de la Douane et qui atterrissent sans autre forme de procès aux services de la Douane ailleurs. Des affaires dont l’aboutissement des enquêtes se fait attendre.
Et voilà, le dysfonctionnement et le laxisme atteignent le paroxysme et touche le sacro-saint domaine hautement confidentiel appartenant au Chef de l’Etat. Le présumé auteur du « crime » a été identifié. L’opinion attend de pied ferme la suite à donner et pour bien d’autres cas également.
Ndrianaivo

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Editorial

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    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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